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Que savoir sur dépression unipolaire ?

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Introduction

La dépression unipolaire est un trouble important. Elle peut affecter tous les aspects de la vie d’une personne, de ses relations à son travail en passant par sa santé physique. Reconnaître ses signes devient ainsi une démarche importante, car ils peuvent empêcher un fonctionnement normal au quotidien. Une variété d’options thérapeutiques est par ailleurs accessible pour accompagner les personnes touchées par la dépression unipolaire et les aider à améliorer leur état. Voici les informations sur cette forme courante de trouble de l’humeur.

Les symptômes de la dépression unipolaire

La dépression unipolaire est un trouble mental qui affecte profondément l’humeur et le bien-être d’une personne. Souvent appelée simplement « dépression », elle est aussi connue sous le nom de dépression majeure ou trouble dépressif majeur. Ce trouble de l’humeur rend une personne constamment triste, découragée ou désespérée pendant une longue période.

Cette forme de maladie est courante. Plus de 163 millions de personnes sont touchées par un trouble dépressif majeur dans le monde. Au Canada, 2 à 6 % de la population est susceptible de connaître une dépression unipolaire chaque année.

Quels sont les signes les plus courants ?

Une variété de symptômes peut apparaître lors d’une dépression unipolaire. Leur gravité et leur combinaison peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Ces signes peuvent être regroupés en plusieurs catégories :

  • Les symptômes émotionnels

Les personnes souffrant de trouble dépressif majeur éprouvent un sentiment persistant de tristesse, de vide ou de désespoir qui imprègne leur vie quotidienne. Cette humeur dépressive s’accompagne parfois d’une incapacité à ressentir du plaisir ou de l’intérêt pour des activités qui étaient autrefois agréables. Certains patients atteints de dépression unipolaire peuvent aussi se décrire comme se sentant émotionnellement engourdis ou détachés des autres.

Le changement notable de l’humeur peut par ailleurs se manifester par une irritabilité accrue, des sautes d’humeur ou une tendance à se mettre en colère facilement chez les personnes dépressives. La dépression unipolaire est aussi susceptible d’amener les malades à se sentir coupables de choses qu’ils ne contrôlent pas ou d’avoir un sentiment omniprésent d’inutilité.

  • Les symptômes cognitifs

Une dépression unipolaire peut aussi générer des difficultés de concentration, en affectant la capacité à penser clairement, à se concentrer sur des tâches ou à prendre des décisions. Dans les cas les plus graves, des pensées suicidaires ou d’automutilation sont susceptibles d’apparaître chez les personnes atteintes de ce trouble dépressif.

  • Les symptômes physiques

L’insomnie fait partie des symptômes fréquents de la dépression unipolaire. Les personnes dépressives peuvent avoir du mal à s’endormir, à rester endormies ou à se réveiller trop tôt le matin. La dépression unipolaire peut aussi entraîner un changement d’appétit ou de poids, ainsi qu’un manque d’énergie et une fatigue persistante. Certaines personnes atteintes de dépression majeure ont quant à elles une tendance à ressentir des douleurs physiques telles que des maux de tête, des douleurs musculaires ou des problèmes digestifs sans causes physiques identifiables.

Dépression unipolaire, dysthymie et dépression bipolaire : quelles différences ?

Plusieurs facteurs comme la durée, l’intensité et le type de symptômes permettent de distinguer la dépression unipolaire des autres troubles comme la dépression bipolaire ou la dysthymie :

  • Distinguer une dépression unipolaire d’une dysthymie :

La dépression unipolaire se caractérise par des épisodes dépressifs majeurs qui durent au moins deux semaines. La dysthymie, ou trouble dépressif persistant, en revanche est une forme plus chronique et plus légère de dépression qui dure au moins deux ans, avec des symptômes moins intenses, mais plus persistants. Les symptômes de la dépression unipolaire sont généralement plus intenses que ceux de la dysthymie. Ils peuvent perturber considérablement la vie quotidienne, le travail et les relations. Les personnes atteintes de dysthymie peuvent souvent fonctionner au quotidien, mais avec une humeur généralement peu enjouée et un manque de plaisir.

  • Distinguer une dépression unipolaire d’une dépression bipolaire :

La principale différence réside dans la présence d’épisodes maniaques ou hypomaniaques dans le trouble bipolaire, alternant entre des périodes de dépression et des périodes d’humeur élevée, d’énergie accrue, d’impulsivité et parfois de symptômes psychotiques. La dépression unipolaire n’implique a contrario que des épisodes dépressifs. Bien que rares dans les deux cas, les symptômes psychotiques, tels que les hallucinations ou les délires, sont plus fréquents dans la dépression bipolaire que dans la dépression unipolaire.

Quelles sont les sources de la dépression unipolaire ?

La dépression unipolaire est une maladie multifactorielle. Elle est souvent le résultat d’une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux, qui interagissent de manière complexe pour créer une vulnérabilité individuelle. Son apparition chez une personne implique ainsi un éventail de causes possibles :

  • des facteurs génétiques :

Ils jouent un rôle important dans la dépression unipolaire : les enfants dont les parents ont des antécédents de dépression ont plus de risque de développer ce trouble. Bien qu’un lien génétique existe, aucun gène unique n’est aujourd’hui détecté comme responsable de son apparition. Ce trouble est ainsi considéré comme une maladie à traits génétiques complexes, autrement dit, de multiples gènes, chacun ayant un effet, interagissent pour influencer le risque chez une personne.

  • des facteurs sociaux et environnementaux :

Les expériences de vie négatives peuvent déclencher cette forme de dépression chez les personnes génétiquement prédisposées ou accroître le risque chez celles qui ne le sont pas. Les événements majeurs tels que les traumatismes infantiles, les changements importants dans la vie, voire la prise de certains médicaments, les problèmes de santé chroniques et les troubles liés à la consommation de substances toxiques, peuvent contribuer au développement de la dépression unipolaire. Les facteurs sociaux et interpersonnels tels qu’un divorce ou un veuvage, mais aussi le fait d’être une femme, augmentent également le risque de dépression unipolaire. Un manque de soutien social, un isolement, des difficultés relationnelles, des conditions de vie difficiles, la pauvreté ou le chômage peuvent aussi être des facteurs de risque pour la dépression.

  • des facteurs psychologiques :

Le stress et les modes de pensée négatifs peuvent aussi jouer un rôle dans l’apparition de la dépression. Ce trouble peut éventuellement survenir lorsqu’une vulnérabilité préexistante est activée par des événements stressants de la vie.

S’informer si on est concerné par la dépression unipolaire

Diagnostiquer une dépression est un processus important impliquant une évaluation approfondie des symptômes, des antécédents médicaux et de l’état mental du patient. L’intervention d’un professionnel de santé est ainsi indispensable. Son expertise médicale et psychologique est essentielle pour assurer un diagnostic précis permettant de guider le malade vers des thérapies et un soutien adaptés.

La démarche est généralement réalisée en plusieurs étapes :

  • l’évaluation des symptômes :

Le processus de diagnostic commence généralement par une évaluation des symptômes dépressifs. Le médecin ou le professionnel de santé questionne le patient à propos de ses  expériences et de ses comportements. La famille et les amis peuvent également faire des  observations. Cette évaluation porte sur divers aspects, notamment l’humeur dépressive,  comme la présence de sentiments de tristesse, de vide ou d’humeur dépressive persistante, la perte d’intérêt ou de plaisir pour des activités, ainsi que les éventuels autres symptômes comme les problèmes de sommeil et la fatigue.

  • l’examen de l’état mental :

En plus de l’évaluation des symptômes, un examen de l’état mental est effectué pour évaluer l’humeur, la pensée et le comportement du patient. Cette étape peut par exemple se concentrer sur la présence de pensées pessimistes et suicidaires mais aussi sur les fonctions cognitives.

  • l’évaluation des antécédents :

Une partie importante du diagnostic consiste aussi à examiner les antécédents médicaux et psychologiques. Une évaluation de l’historique de santé physique du patient, des antécédents familiaux de dépression ou d’autres troubles mentaux, ainsi que les événements de vie stressants ou traumatiques pouvant contribuer au développement de la dépression est effectuée. Cette étape permet de mieux comprendre les facteurs sous-jacents qui peuvent influencer le trouble.

  • l’examen physique :

Même si la dépression est un trouble psychologique, un examen physique et des tests de laboratoire peuvent être réalisés pour écarter d’autres causes potentielles des symptômes, comme les troubles thyroïdiens ou des carences en vitamines. Ces examens aident à exclure les conditions médicales qui pourraient reproduire les symptômes de la dépression.

Quels sont les traitements de la dépression unipolaire ?

La gestion de la dépression nécessite souvent une combinaison de thérapies pour être efficace. La démarche doit être personnalisée et nécessite une collaboration étroite entre le patient et le professionnel de santé. La combinaison de différentes approches thérapeutiques, associée à un soutien psychologique et social, offre les meilleures chances d’amélioration de la qualité de vie chez les personnes dépressives. Les pratiques les plus efficaces comprennent notamment :

  • Le Neurofeedback

Le Neurofeedback est une technique non invasive qui vise à améliorer la santé mentale en modifiant les schémas d’activité cérébrale. Cette méthode utilise l’électroencéphalographie quantitative ou EEGq pour surveiller l’activité électrique du cerveau en temps réel. En fonction des analyses effectuées, un protocole d’entraînement personnalisé est créé pour cibler les zones spécifiques du cerveau qui présentent une activité anormale.

Cette thérapie cible certaines régions du cerveau. Un déséquilibre dans la communication entre les lobes frontaux et d’autres régions du cerveau peut entre autre contribuer à la dépression. Au cours des séances, les patients reçoivent un retour d’information sur leur activité cérébrale, généralement sous forme de signaux visuels ou auditifs. Lorsqu’ils parviennent à modifier leur activité cérébrale vers l’objectif souhaité, ils reçoivent une récompense positive. Ce processus encourage le cerveau à apprendre et à renforcer les schémas d’activité cérébrale sains associés à une humeur améliorée et à une réduction des symptômes de dépression.

Les résultats potentiels du Neurofeedback pour la dépression unipolaire peuvent être une humeur plus positive, un sentiment de bien-être accentué, une augmentation de la motivation, une diminution de la fatigue ou un meilleur contrôle des émotions.

  • La prise de médicaments

Les antidépresseurs sont souvent la première ligne de défense dans le traitement de la dépression unipolaire, en particulier dans les cas de dépression sévère. Ils agissent en modifiant les niveaux de certains neurotransmetteurs dans le cerveau, comme la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. Dans certains cas, d’autres médicaments peuvent par ailleurs être envisagés, comme des anxiolytiques pour soulager l’anxiété ou des stabilisateurs de l’humeur pour prévenir les rechutes.

  • La psychothérapie

Également appelée thérapie par la parole, la psychothérapie est un autre élément du traitement de la dépression unipolaire. Elle permet aux personnes dépressives de comprendre et de gérer leurs pensées, leurs émotions et leurs comportements dysfonctionnels qui contribuent à leur état.

Différentes approches thérapeutiques sont considérées  comme efficaces, comme la thérapie cognitivo-comportementale ou TCC qui aide les patients à identifier et à modifier les pensées négatives et les comportements inadaptés. D’autres types de prise en charge, comme la thérapie d’activation comportementale, la thérapie d’acceptation et d’engagement, la thérapie comportementale dialectique et la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience, peuvent également être adaptés.

  • Changements du mode de vie

Adopter un mode de vie sain peut aussi jouer un rôle important dans la gestion de la dépression. Bien que ces changements ne remplacent pas les traitements médicaux ou la thérapie, ils peuvent contribuer à une amélioration globale. L’exercice physique est connu pour libérer des endorphines, également appelées les « hormones du bonheur ». Une activité physique régulière, comme la marche, le jogging, ou le yoga, peut réduire les symptômes dépressifs et améliorer l’estime de soi. Un réseau de soutien social solide est aussi crucial pour faire face à la dépression. Le soutien des amis et de la famille peut être un élément clé du rétablissement. Se sentir entouré et compris aide à briser l’isolement souvent associé à la dépression. L’évitement de l’alcool et des drogues est recommandé, car leur consommation peut aggraver les symptômes de la dépression et interférer avec le traitement.

Conclusion

Il est important de demander l’aide d’un professionnel de la santé mentale lorsqu’on souffre de dépression unipolaire. Avec une approche appropriée, qui peut inclure une thérapie et/ou la prise de médicaments, la plupart des personnes atteintes de dépression unipolaire peuvent améliorer leur quotidien sur le long terme.