La dépression toucherait plus de 350 millions de personnes dans le monde, selon l’OMS. La réalité est probablement bien pire, connaissant les difficultés à diagnostiquer et à traiter ce trouble. Il existe pourtant plusieurs tests et méthodes permettant de mesurer la gravité d’un état dépressif. Ces tests de dépression aident-ils vraiment à diagnostiquer cette maladie avec précision ? Nous tenterons de répondre à cette question dans ce dossier.
La dépression, c’est quoi ?
La dépression constitue un problème majeur de santé publique. D’un point de vue clinique et psychologique, elle est différente d’une simple déprime. Considérée comme une maladie dans plusieurs pays, elle s’accompagne de plusieurs symptômes plus ou moins sévères :
- une humeur dépressive et une tristesse constante qui survient presque tous les jours ;
- une perte de plaisir et un manque d’intérêt pour les activités du quotidien ;
- un gain ou une perte de poids notable ;
- un ralentissement psychomoteur ;
- une perturbation du sommeil ;
- une diminution de la capacité de concentration, de la mémoire et de la capacité de décision ;
- un pessimisme constant qui conduit souvent à des réflexions autour de la mort et du suicide ;
- une fatigabilité anormale, même après une nuit de sommeil
Les symptômes de la dépression perdurent pendant deux semaines ou plus et affectent les activités professionnelles et personnelles. La personne touchée peut ne pas être consciente de son état, d’où la nécessité d’un diagnostic médical par un test de dépression et par un professionnel pour confirmer l’épisode dépressif.
Pourquoi je ressens le besoin de me tester ?
Les symptômes évoqués ci-dessus ne sont pas exhaustifs. Un épisode dépressif peut aussi entraîner des perturbations d’ordre sexuel (perte de libido, hyperactivité, agressivité, etc.), des douleurs musculaires, des migraines incessantes et un ralentissement global de l’activité.
Si vous reconnaissez un de ces signes chez un proche ou chez vous, il est normal de ressentir le besoin de passer un test de dépression. Le diagnostic reste en effet le meilleur moyen d’identifier ce trouble dès l’apparition des premiers signaux et de prendre ainsi les mesures adéquates.
Les tests en ligne
Autrefois méconnue, la dépression fait actuellement l’objet de nombreuses campagnes de sensibilisation. Ces opérations cherchent à faire la lumière sur ce trouble, informer le public de ses répercussions sur la communauté et inciter les individus à se faire diagnostiquer dès les premiers signes.
Plusieurs organismes et professionnels, dont des psychologues et des experts psychosociaux, proposent aujourd’hui des tests de dépression en ligne pour faciliter le diagnostic d’un état dépressif. Ces tests de dépression, sous forme de questionnaires, sont accessibles gratuitement sur des sites spécialisés. Plusieurs sites canadiens proposent ces tests, dont HereToHelp, MDCalc et The Centre for Addiction and Mental Health.
Grâce à ces évaluations, il est possible d’obtenir en quelques clics un premier avis sur votre état psychologique et émotionnel. Même si ces tests ont été élaborés avec les meilleures intentions du monde, ils ne remplacent pas le diagnostic et l’avis rendu par un professionnel médical. Si vous pensez avoir besoin de l’aide d’un psychologue ou d’un psychiatre assermenté, rendez-vous sur le site de l’Association canadienne pour la santé mentale ou sur le site l’ordre des psychologues du québec pour trouver le ou la professionnel(le) le plus proche de chez vous.
Vous pouvez aussi évaluer et traiter votre état dépressif dans l’une des cliniques de Neurofeedback du réseau Neuroperforma.
Les tests reconnus par les professionnels
Les professionnels s’appuient sur une analyse rationnelle des symptômes et d’autres facteurs psychoémotionnels pour diagnostiquer l’existence ou non d’un état dépressif. Dans certains cas, ils font aussi appel à des tests reconnus par les autres psychologues et médecins qui interviennent auprès des personnes dépressives. En voici quelques-uns :
Échelle de dépression de Hamilton
Rendu public en 1960 par le psychiatre Max Hamilton, ce test de dépression reste l’un des plus utilisés par les professionnels de la santé pour mesurer la gravité d’une dépression majeure ou caractérisée. L’échelle de Hamilton est conçue pour un usage professionnel. Il s’agit d’un questionnaire en 17 points, visant à noter un état dépressif sur une échelle de 10 à 18.
- Si le patient obtient une note supérieure à 18 : son état dépressif est considéré comme modéré à sévère ;
- Entre 14 et 17 : la dépression est légère à modérée ;
- Entre 10 et 13 : on parle d’une dépression légère.
Major Depression Inventory (MDI) développé pour l’OMS par Per Bech.
Développé par le psychiatre danois Per Bech, ce test de dépression permet d’évaluer soi-même la sévérité d’un état dépressif ou d’un trouble de l’humeur. Cette auto-évaluation porte sur 10 questions qui permettent de noter la façon dont le patient se sent durant les deux semaines précédant le test.
Les questions s’intéressent notamment à des aspects très personnels comme le sentiment de tristesse, l’intérêt pour les activités quotidiennes, le niveau d’énergie, la confiance en soi, la culpabilité, l’appréciation de la vie, le niveau de concentration, le tonus, l’état du sommeil et l’appétit.
Le résultat du MDI peut être interprété selon la notation propre au test, selon les critères de la CIM-10 ou sur la base des critères du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-IV). Compte tenu de sa complexité et des différentes grilles de lecture possible, le test MDI est surtout utilisé par les cliniciens.
Inventaire de dépression de Beck (IDB)
L’inventaire de Beck est un autre test de dépression reconnu par les professionnels et souvent utilité en analyse psychologique. Il s’agit d’un questionnaire d’auto-évaluation contenant 13 items classés par ordre alphabétique (de A à M). Chaque item contient 4 affirmations qui correspondent à 4 degrés d’intensité croissante du symptôme.
Le test de dépression de Beck évalue des aspects psychoémotionnels comme l’état de tristesse, la vision de l’avenir, l’appréciation de la vie, l’état de satisfaction, la culpabilité, la déception, les pensées suicidaires, l’intérêt pour les autres, la capacité de décision, la beauté, l’effort au travail, la fatigue et l’appétit.
Symptom Checklist (SCL-90) d’Ettema et Arrindell
Le SCL-90 est un auto-inventaire qui cherche à obtenir une vue d’ensemble sur le fonctionnement physique et psychoémotionnel de la personne qui consulte. Le questionnaire permet ainsi de mesurer la sévérité d’un état dépressif avec plus ou moins de précision.
Le SCL-90 fait aussi apparaître des indices qui aident à identifier d’autres troubles comme des maux somatiques, l’agoraphobie, des problèmes de sommeil, l’angoisse ainsi que la défiance et la sensibilité interpersonnelle.
Patient Health Questionnaire – 9 items (PHQ-9)
Plus court que les autres questionnaires, PHQ-9 est un outil d’auto-évaluation de la dépression qui est aussi utilisé par des professionnels. Comme son nom l’indique, ce test de dépression se concentre sur les 9 principaux critères d’un état dépressif listés dans le DSM-IV (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – 4e édition).
Ces symptômes incluent notamment :
- Le manque d’intérêt pour les activités quotidiennes
- Le sentiment de tristesse, de dépression ou de désespoir
- Les difficultés à s’endormir ou l’excès de sommeil
- La sensation de fatigue permanente
- La perte d’appétit ou une tendance à trop manger
- Une mauvaise perception de soi
- Des difficultés à se concentrer sur des choses simples comme lire un livre ou regarder la télévision
- Manque d’énergie ou agitation extrême
- Pensées suicidaires ou envies de s’automutiler
Le test de dépression PHQ-9 fonctionne sur un système de cotation qui tient compte des réponses données sur chaque item. Pour chaque question, le PHQ-9 attribue une note de 0 à 3 en fonction de la fréquence des symptômes au cours des deux dernières semaines.
Le clinicien met 0 si le symptôme n’apparaît pas du tout durant cette période ; 1 si le symptôme s’est manifesté quelques jours ; 2 si les symptômes ont perduré pendant une semaine et 3 s’ils sont apparus tous les jours pendant deux semaines.
Le questionnaire donne lieu à un score allant de 0 à 27, qui permet ensuite d’évaluer la sévérité de la dépression :
- De 1 à 4 : l’état dépressif reste minimal
- DE 5 à 9 : le clinicien prononce une dépression légère ;
- De 10 à 14 : on parle d’une dépression modérée ;
- De 15 à 19 : la dépression est modérément sévère ;
- De 20 à 27 : le patient est atteint d’une dépression sévère
Center for Epidemiologic Studies – Depression Scale (CES-D)
Élaboré à partir d’instruments d’évaluation reconnus comme l’échelle de Beck, le CES-D évalue l’humeur du sujet à partir de la fréquence à laquelle les symptômes de la dépression se sont manifestés durant la semaine précédant le test.
Ce test de dépression permet une auto-évaluation à partir de 20 items qui couvrent des facteurs symptomatiques comme :
- Le sentiment de culpabilité
- Les troubles du sommeil
- La perte d’appétit,
- Le ralentissement psychomoteur
- L’humeur dépressive, etc.
La fréquence des symptômes est mesurée sur une échelle de 0 à 3 points, 0 correspondant à une survenue très rare (moins d’un jour) et 3 à une apparition très fréquente (entre 5 et 7 jours). Le CES-D donne un score qui ne dépasse pas 60 points. Plus le score est élevé, plus l’état dépressif est sévère.
Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI)
Le test MINI est une autre auto-évaluation de l’état dépressif, qui peut être réalisée en ligne en moins de 5 minutes. Le questionnaire comporte 10 items relatifs à l’état émotionnel et psychologique du répondant au cours du mois précédent.
Le test de dépression MINI propose un premier avis à partir d’une analyse factorielle des symptômes associés à la dépression, dont un état de tristesse prolongé pendant deux semaines, une perte d’intérêt pour la vie, un manque d’appétit, des troubles du sommeil, un manque de tonus au quotidien, la perte de confiance en soi et les pensées suicidaires ou d’automutilation.
Comment bien se faire diagnostiquer
Vous reconnaissez un ou plusieurs des symptômes évoqués dans les tests mentionnés dans cet article ? Ou, avez-vous utilisé l’un de ces tests et les résultats semblent pointer vers un état dépressif plus ou moins avancé ? Dans ce cas, nous vous recommandons de vous faire diagnostiquer proprement auprès d’un professionnel.
Voir un psychologue
Le psychologue est LA personne prioritaire à consulter pour confirmer ou infirmer les résultats d’un test de dépression en ligne. Ce professionnel est qualifié justement pour la prise en charge des troubles psychologiques modérés comme la dépression.
Son domaine d’expertise s’arrête aux états dépressifs qui ne représentent pas une menace directe et immédiate pour votre santé ou celle de votre entourage.
Voir un médecin
Si votre mal-être est plus profond et affecte votre santé physique, pensez à consulter un médecin spécialisé comme un psychiatre. Ce professionnel propose un accompagnement personnalisé et, éventuellement, un traitement médicamenteux pour atténuer votre état dépressif.
Ce médecin est mieux placé si vous avez des pensées suicidaires toute la journée, ou souffrez de troubles du comportement alimentaire graves ou vivez au quotidien avec une anxiété sévère.
Conclusion
Les tests de dépression en ligne, bien qu’assez précis, ne remplacent pas un diagnostic professionnel établi par un clinicien. Si vous présentez un ou plusieurs symptômes de la dépression, nous vous conseillons de consulter un professionnel le plus rapidement possible.
Pour entamer un processus de neurofeedback chez Neuroperforma, nous vous invitons à prendre une consultation gratuite avec l’un de nos conseillers.
Prenez note que Neuroperforma n’offre pas le service de diagnostic.