
Les jeunes sont aujourd’hui nombreux à connaître des difficultés qui impactent leur bien-être mental et leur concentration. Ces conditions, parfois amplifiées par la pandémie de COVID-19, peuvent se manifester par de l’anxiété, des difficultés du sommeil, une baisse de motivation, un déficit d’attention ou même des comportements de dépendance. Face à cette situation, le neurofeedback est une méthode innovante qui attire de plus en plus l’attention. Il consiste en un entraînement du cerveau aidant un enfant ou un adolescent à mieux réguler ses fonctions mentales, en renforçant sa capacité naturelle d’autorégulation. Non invasif et personnalisé, ce type d’accompagnement peut améliorer la concentration, l’humeur, le sommeil et bien d’autres aspects du fonctionnement cognitif. Découvrez comment le neurofeedback peut aider pour différents symptômes et les bénéfices concrets pour accompagner votre enfant vers plus de sérénité et d’équilibre
Covid-19 : quel impact sur la santé mentale des jeunes ?
La période de la COVID-19 a profondément bouleversé le quotidien et le bien-être des jeunes au Canada. Dès les premiers mois de la pandémie, avec la fermeture des écoles, l’apprentissage en ligne, l’isolement et la réduction des contacts sociaux, les répercussions sur leur santé mentale sont devenues évidentes.
Dès avril 2020, un peu plus de 40 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans déclarent être en excellente ou très bonne santé mentale. Cet indicateur est marqué d’une baisse importante par rapport aux 62 % rapportés en 2018 et il représente la diminution la plus grande parmi tous les groupes d’âge. 57 %, soit plus de la moitié des jeunes de 15 à 17 ans, indiquent que leur santé mentale est un peu moins bonne ou bien moins bonne qu’avant les mesures de distanciation physique.
Plusieurs études de même type donnent une idée de l’impact significatif et rapide de la crise sur cette tranche d’âge vulnérable aussi bien au Canada que dans le reste du monde.
Etat des lieux de la santé des jeunes en 2025 au Canada
Les données de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire ou EQSJS, menée par l’Institut de la statistique du Québec jusqu’en mai 2023, dressent un portrait récent des enjeux psychologiques rencontrés par les jeunes. Cette enquête révèle une tendance préoccupante : les élèves du secondaire se portent moins bien sur le plan psychologique qu’auparavant.
La proportion de jeunes ayant une santé mentale qualifiée de florissante a diminué entre 2016-2017 et 2022-2023, passant de 47 % à 37 %. Près de 41 % des élèves estiment d’ailleurs que leur santé mentale s’est détériorée en raison de la pandémie.
Une proportion significative de jeunes ont un trouble mental diagnostiqué par un professionnel de la santé et elle est en hausse depuis 2010-2011. Parmi les diagnostics observés, on trouve des symptômes d’anxiété ou de dépression, ainsi que le TDAH. Environ 6 % des élèves prennent un médicament pour des symptômes d’anxiété ou de dépression et près de 16 % en prennent pour des symptômes de TDAH. L’écoanxiété est également présente et elle est ressentie parfois, souvent, toujours ou presque toujours par 66% des élèves.
Dans plusieurs cas, les filles sont proportionnellement plus touchées que les garçons par ces difficultés, rapportant une moins bonne santé mentale globale, plus de diagnostics (sauf le TDA/TDAH), et une plus grande fréquence de l’écoanxiété.
Ces défis psychologiques sont souvent accompagnés de changements dans les habitudes de vie et le parcours scolaire. La vie étudiante est perturbée, avec des jeunes rapportant du retard dans leurs études, une démotivation et une baisse de leurs résultats scolaires. Le temps passé devant les écrans augmente considérablement, tandis que l’activité physique diminue pour beaucoup. Le sommeil est aussi impacté négativement. Les jeunes qui ont déjà des problèmes de santé mentale avant la pandémie peuvent être particulièrement vulnérables.
Comment le neurofeedback peut aider ?
Face à ces nombreux défis, de nombreuses familles sont à la recherche de solutions efficaces pour aider les jeunes confrontés à des difficultés attentionnelles ou cognitives. Le neurofeedback est une approche qui vise à entraîner le cerveau pour optimiser son fonctionnement. Cette solution gagne davantage de reconnaissance, car elle offre la possibilité d’aborder de manière ciblée plusieurs problématiques courantes chez les jeunes :
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pour le parcours scolaire :
Dans un monde où être efficace et performant est valorisé, le cerveau joue un rôle clé. Les difficultés de concentration, de mémoire ou d’organisation peuvent impacter fortement le parcours scolaire ou les activités quotidiennes des jeunes. Le neurofeedback est un entraînement cérébral qui peut améliorer le fonctionnement du cerveau, même chez des personnes n’ayant pas de problématique spécifique.
Des études ont montré que l’entraînement peut cibler des régions comme les lobes frontaux, responsables de fonctions exécutives comme la planification et l’organisation. L’entraînement en neurofeedback pour les performances cognitives peut viser plusieurs réseaux :
- l’attention dorsale ou soutenue, pour la capacité à rester concentré sur une tâche,
- l’attention ventrale ou divisée, pour gérer plusieurs informations simultanément,
- la mémoire de travail, pour améliorer la mémoire et la fluidité du discours.
Les bénéfices rapportés suite à des séances de neurofeedback peuvent être variés :
- amélioration de la concentration,
- plus grande capacité pour assumer des tâches multiples,
- amélioration de la mémoire,
- améliorer les habiletés de résolution de problème.
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en cas de TDA/TDAH
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité TDA/TDAH est une condition neurodéveloppementale fréquente chez les jeunes. Il se manifeste par des difficultés d’attention, de concentration, d’organisation, de planification et parfois de l’hyperactivité physique ou mentale et de l’impulsivité.
Ces symptômes sont souvent associés à un fonctionnement non optimal de certaines régions ou réseaux cérébraux, notamment les lobes frontaux et les réseaux d’attention. Une anxiété importante peut aussi contribuer aux difficultés d’attention. Le TDA/TDAH peut entraîner des difficultés importantes à la maison et à l’école.
Le neurofeedback permet de mesurer l’activité cérébrale pour identifier les régions ou connexions qui peuvent contribuer aux symptômes. L’entraînement cible ensuite ces réseaux identifiés, comme l’attention soutenue, l’attention divisée, la mémoire de travail ou les fonctions exécutives. Si d’autres manifestations comme l’anxiété sont présentes, des circuits additionnels peuvent être entraînés.
Le neurofeedback est considéré comme efficace pour les difficultés d’attention. Les améliorations obtenues sont généralement durables et peuvent même continuer de s’améliorer après la fin des entraînements.
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pour les difficultés du sommeil
Les difficultés de sommeil, comme l’insomnie, sont courantes et peuvent avoir des répercussions importantes sur la concentration, l’humeur, la mémoire et la santé générale des jeunes. L’activité cérébrale peut en être l’une des causes. Chez certaines personnes, une hyperactivité cérébrale rend l’endormissement difficile et empêche un sommeil récupérateur. Chez d’autres, un manque d’ondes lentes nécessaires au sommeil peut être observé.
Le neurofeedback permet d’entraîner le cerveau à ramener son activité vers un fonctionnement plus optimal. Le processus peut impliquer de calmer l’hyperactivité ou de favoriser les fréquences plus lentes nécessaires au sommeil.
Les résultats qui pourraient être observés suite à ce type d’entraînement incluent :
- endormissement plus rapide,
- réveils moins fréquents durant la nuit,
- meilleure qualité de sommeil,
- réveils souvent plus faciles,
- diminution de la fatigue.
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l’anxiété
Que ce soit des soucis excessifs comme une anxiété généralisée, de peurs intenses dans certaines situations, comme les phobies, l’anxiété sociale ou l’agoraphobie, ou encore d’attaques de panique, une anxiété peut affecter le bien-être émotionnel et physique. Elle peut perturber la vie familiale, scolaire et sociale.
L’anxiété est souvent associée à une hyperactivité de certaines régions du cerveau, comme les amygdales, et à un fonctionnement non optimal d’autres régions impliquées dans sa gestion. Le neurofeedback mesure l’activité cérébrale via un EEGq pour identifier les marqueurs d’anxiété et les régions impliquées.
L’entraînement permet de cibler simultanément ces différentes régions et d’améliorer la communication entre elles afin de mieux gérer l’anxiété. Les clients perçoivent généralement une diminution de leur anxiété après 5 à 7 séances. Les bénéfices sont habituellement durables.
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pour la dépression
La dépression est caractérisée par une tristesse persistante et/ou une perte de plaisir, des pensées négatives, une faible estime de soi et un pessimisme. Elle s’accompagne parfois de difficultés du sommeil, de l’appétit, de la concentration, de la fatigue et, dans les cas les plus graves, de pensées suicidaires.
Au-delà des aspects psychologiques, des études suggèrent qu’une sous-activation de certaines régions cérébrales, notamment le lobe frontal gauche impliqué dans les émotions positives, et de mauvaises communications entre les lobes frontaux et d’autres régions, peuvent être associées à la dépression.
Lors de l’évaluation en neurofeedback, une attention particulière est portée à l’activité des lobes frontaux et à leurs communications avec d’autres régions. L’entraînement utilise des équipements de dernière génération pour activer le lobe frontal gauche et améliorer sa communication avec les autres zones.
Les améliorations de l’humeur et de l’état d’esprit sont souvent perçues après 5 à 6 séances. Les résultats qui peuvent être observés incluent :
- une humeur plus positive,
- un niveau de motivation accru,
- un sentiment de bien-être accentué,
- une diminution de la fatigue,
- un meilleur contrôle des émotions.
3 Questions fréquemment posées par les parents sur le neurofeedback :
1- Le neurofeedback est-il douloureux ?
Non. Les électrodes placées sur la tête captent simplement les signaux émis par le cerveau. Elles n’envoient aucun courant électrique ni aucune impulsion magnétique. Seul un gel conducteur est appliqué en petite quantité pour assurer le contact électrique entre la peau et l’électrode. Le neurofeedback n’est absolument pas douloureux.
2- Est-ce un processus long ?
L’amélioration de l’activité cérébrale peut commencer à être observée rapidement, parfois après seulement quelques minutes d’entraînement. Les clients commencent généralement à percevoir des améliorations concrètes de leurs capacités, comportements ou ressentis après 5 à 7 séances, ou entre 4 et 5 séances pour la dépression. Pour atteindre des niveaux d’amélioration significatifs, un protocole typique est d’environ une dizaine de séances par circuit entraîné. Le programme complet est souvent basé sur 12 séances d’entraînement.
3- Quels sont les effets secondaires ?
Les entraînements en neurofeedback ont habituellement peu d’effet secondaire. Il est possible de ressentir une certaine fatigue passagère dans les heures suivant une séance, étant donné le travail cérébral effectué. Dans de très rares cas, à mesure que le cerveau se réorganise pour fonctionner de manière plus optimale, une progression vers la norme pourrait être associée à des signes temporaires jugés inconfortables. Par exemple, une augmentation transitoire des rêves.
Conclusion
Le bien-être mental de votre enfant ou de votre adolescent mérite toute votre attention et le neurofeedback représente une voie précieuse vers un meilleur équilibre. Si vous avez des doutes ou des inquiétudes, l’idéal est de commencer par consulter un professionnel qui pose un diagnostic ou évalue les besoins spécifiques de votre enfant. Sachez par ailleurs qu’un diagnostic officiel n’est pas nécessaire pour commencer un entraînement en neurofeedback : grâce à un EEG quantitatif ou EEGq, les spécialistes peuvent observer les zones du cerveau qui nécessitent un ajustement et concevoir un protocole personnalisé. Cette solution permet d’agir de manière ciblée, avec pour objectif une amélioration du fonctionnement cérébral et du bien-être global. N’hésitez pas à faire le premier pas : vous serez accompagné avec sérieux et bienveillance.